Détails sur les embranchements
Dans le carnet de plongée et CROMIS, un filtre dans la consultation des espèces vous permet de sélectionner des groupes d'animaux. Un lien Info dans les résultats des embranchements de la recherche par lieu de CROMIS accède à cette page.
Pour en savoir un peu plus sur ces groupes, cliquer sur le titre donnant le nom de l'embranchement :
Au cours de l'histoire de la vie, on constate l'apparition de formes de plus en plus complexes. Cette complexification résulte de l'apparition d'innovations biologiques comme la symétrie bilatérale, les vertèbres,... On considère aujourd'hui que des espèces qui partagent le même caractère exclusif, hérité d'un ancètre commun chez qui il est apparu, appartiennent à un même groupe de classification que l'on appelle TAXON.
On peut ranger ces taxons dans des boîtes plus grandes qui, au plus haut niveau, s'appellent EMBRANCHEMENTS. On dit aussi PHYLUMS.
Dans le passé, on utilisait 7 niveaux de classification (le chiffre d'or) entre le règne, l'embranchement, la classe, l'ordre, la famille, le genre et l'espèce. Ces mots sont toujours utilisés mais de nombreux niveaux sont apparus que l'on a d'abord appelé super-familles, infraordres,... Cela devenait compliqué et le mot taxon peut être maintenant utilisé de façon générale, quelque soit le niveau de classification concerné. Il faut toutefois savoir que le domaine de la classification est en constante évolution et qu'une vérité d'hier peut devenir inexacte aujourd'hui. Il ne faut pas s'en alarmer : il s'agit d'un reflet de la science toujours en action et des différences de points de vues qu'il peut y avoir entre spécialistes. On peut être un très bon plongeur naturaliste sans être au fait des subtilités mouvantes de certaines classifications !
Le mot embranchement reste très utilisé car il décrit le niveau de reconnaissance le plus utilisé lors de nos plongées et il est enseigné dans nos cursus de formation bio. Distinguer un cnidaire d'une algue, une éponge d'un tunicier, etc... est le premier apprentissage d'un plongeur bio. Il se sert pour cela de critères exclusifs et visibles que nous allons décrire dans les chapitres suivants.
Ces critères exclusifs définissant les embranchements sont regroupés dans un arbre de filiation appelé aussi arbre phylogénétique. Une version très simplifiée est téléchargeable en cliquant sur l'icône situé à droite de l'écran.
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Ces regroupements concernent des ESPÈCES animales ou végétales. L'espèce est l'élément de base de la classification, de la systématique. Une espèce réunit les individus présentant les mêmes caractères généraux, capables de se reproduire entre eux de façon naturelle et durable et de produire une descendance féconde.
Les individus animaux et végétaux sont nommés de façon binominale par deux mots en latin (langue savante et universelle de l'époque où la première classification a été définie), conventionnellement écrits en italique avec une majuscule au premier mot (nom de genre) et pas au second (nom d'espèce).
Exemple : Epinephelus marginatus qui est le nom du mérou brun. Parfois, le nom en latin est suivi du nom du scientifique qui l'a décrit pour la première fois et l'année où cette description fut faite, entre parenthèses. Dans notre exemple : (Lowe, 1834). Quand on n'a pas pu déterminer le nom de l'espèce, le nom de genre est suivi de sp. ou species. Exemple : Octopus sp. ou Octopus species qui est le nom de genre du poulpe pour lequel on n'a pas pu déterminé l'espèce.
Les spongiaires, ou éponges, sont les plus simples des animaux pluricellulaires (métazoaires). Leurs tissus cellulaires ne sont pas encore bien organisés.
Il en existe environ 9000 espèces dont plus de 300 le long de nos côtes métropolitaines. La plupart sont marines. Les eaux des Antilles en sont très riches.
Les éponges sont des animaux fixés, filtreurs actifs qui pompent l'eau par de très petits orifices invisibles en plongée (ostium : numéro 1 sur le schéma) répandus sur leur surface et la rejettent par des orifices beaucoup plus gros, les oscules (numéro 3 sur le schéma), que l'on distingue bien en plongée. C'est un des éléments de reconnaissance.
Le pompage s'effectue grâce à des cellules ciliées spécialisées. L'eau pompée est filtrée pour capturer l'oxygène et la nourriture planctonique.
Elles peuvent être molles ou dures selon la densité de petits éléments squelettiques (spicules) réparties de façon aléatoire dans leurs pseudo-tissus. La composition et la forme de ces éléments, en calcaire ou silice, est un élément important de la classification des éponges.
Leur reproduction peut être sexuée et l'on peut voir alors les éponges émettre leurs gamètes sous forme de nuage de sperme ou de flocons d'ovules selon le sexe. C'est très spectaculaire. Les éponges se reproduisent aussi par multiplication asexuée ; exemple : les Éponges qui « coulent» où un amas de cellules se détache et finit par tomber sur le fond et s'établir pour former un nouvel individu. Cela est facile à voir en plongée.
Les cnidaires sont représentés par plus de 10.000 espèces dans les océans. Il en existe deux grandes formes : une libre, appelée méduse, et une fixée, appelée polype. Les deux types sont en fait très ressemblants : une bouche-anus entourée d'une couronne de tentacules et s'ouvrant sur une cavité stomacale elle-même entourée d'un sac protecteur. Ils peuvent être solitaires ou regroupés en colonies.
Les cnidaires sont omniprésents dans le monde des plongeurs et prennent des formes très variées : coraux durs, anémones, hydraires, méduses, coraux de feu, alcyonaires, gorgones, cérianthes,... Ils sont passionnants à observer et parfois difficiles à reconnaitre car ils peuvent être confondus avec des espèces d'autres embranchements.
Leur caractéristique exclusive est d'être urticant ; parfois très peu en regard de l'épaisseur de notre épiderme, et parfois énormément, comme les cuboméduses ou les galères portugaises (physalie). Certains baigneurs s'en rendent compte lorsqu'ils croisent le chemin de méduses.
En plongée, tentez de comptez le nombre de tentacules sur chaque polype : 8 ou un multiple de 6 (octocoralliaire ou hexacoralliaire). 8 c'est facile et on voit souvent bien les tentacules qui sont de plus pennées (avec des petites piques) (1ère photo), si vous n'y arrivez pas c'est que c'est un multiple de 6, comme l'anémone-bijou par exemple (2ème photo). Là, les tentacules sont lisses. Il s'agit d'un des critères de classification, le seul visible.
Les cténophores, ou cténaires, représentent peu d'espèces identifiées (une cinquantaine à ce jour). Ce sont des animaux planctoniques transparents, gélatineux, comme les méduses auxquelles elles ressemblent un peu. Mais elles ne piquent pas, elles collent ; grâce à des cellules spécifiques avec lesquelles ces animaux chassent.
Leur reconnaissance dans l'eau est assez aisée grâce à l'iridescence qui les caractérise. Les palettes vibratiles qui forment des peignes le long de leur corps décomposent la lumière, ce qui forme des petits arcs-en-ciel. On les remarque ainsi au palier car on les trouve souvent sous la surface.
Ces animaux dérivants peuvent résister à des courants très violents mais exploseront si vous les touchez. Donc, on se contente de regarder...
Ils sont très voraces et se dévorent entre eux. Ils peuvent être invasifs, comme en Mer Noire où une espèce a fortement appauvri les pêcheries locales.
Il y a deux classes : ceux avec tentacules, ceux sans.
Voila un groupe compliqué car il assemble des animaux qui n'ont pas forcément les mêmes critères exclusifs. On dit qu'il n'est pas monophylétique, car il y a plusieurs embranchements dans ce groupe. On continue de les appeler vers, tous ensemble, mais ils sont constitués par :
- les annélides avec un corps formé par une succession d'anneaux que l'on appelle métamères. Certains, comme le ver de feu, se promènent sur le fond. D'autres sont cachés partiellement dans le substrat. Ils y creusent un trou ou s'y accrochent et vivent dans un tube. Ils ne laissent dépasser qu'un panache qui leur permet de respirer et de capturer des éléments planctoniques.
Quand on s'approche trop près ou trop rapidement, ils rentrent le panache dans leur tube. On les observe donc d'un peu loin et on avance doucement. Les spirographes, les sabelles, les protules ont des panaches spectaculaires.
Et beaucoup d'autres vivent enfouis dans le sol avec une densité au mètre carré parfois extraordinaire.
- les vers plats qui sont appelés aussi plathelminthes. Ils sont fins comme une feuille et prennent des couleurs éclatantes. On les confond parfois avec les nudibranches mais ils n'ont ni branchies, ni pied, ni manteau et n'ont pas de panache de branchies à l'arrière du corps. L'avant est marqué par deux simili-tentacules. Il faut bien regarder le mode de déplacement et l'épaisseur et il n'y aura plus de doutes ! Vous verrez, ils se déplacent bien plus vite qu'on pourrait le penser.
- les échiuriens ne représentant plus un embranchement depuis qu'on les a rattaché aux annellidés. Ils sont representés par la célèbre bonellie (image ci-dessous) dont on aperçoit la trompe rétractile. Le corps est toujours caché sous une pierre.
Si vous voyez cet animal, sachez qu'il s'agira toujours d'un individu femelle. Le mâle, lui, est microsopique et est hébergé par la femelle à qui il fournit les gamètes. Il peut y avoir plusieurs mâles pour une femelle.
- les némertiens forment un phylum à eux seuls. Ce sont des vers assez extraordinaires car ils peuvent mesurer jusqu'à 30 mètres de longueur, mais ils savent se rétracter de façon impressionnante et méritent bien leur surnom de "ver chewing-gum". On les rencontre surtout de nuit sur les fonds meubles.
- il y a aussi les nématodes, les priapuliens et les sipunculiens ; trois autres phyla. Ils sont rares et nous ne les décrirons pas ici. On vous avait dit que c'était compliqué, les vers....
C'est l'embranchement le plus important et le plus diversifié parmi les animaux aquatiques. Les mollusques se caractérisent par un corps mou composé d'un manteau secrétant une coquille (externe ou interne, et pas toujours...) et d'un pied musculeux pour le déplacement (comme un escargot) ou l'enfouissement.
Ils comprennent près de 80.000 espèces et sont répartis en 8 classes dont nous ne décrirons que 4 d'entre elles, les plus courantes :
les Polyplacophores (Chitons), les Gastéropodes, les Bivalves, les Céphalopodes.
Les Polyplacophores, dont les chitons, sont faciles à voir car ils sont souvent accrochés aux rochers dans la zone de balancement des marées ou en train de se promener en eaux peu profondes. Leur coquille est composée de huit plaques qui se chevauchent. Ils broutent les algues sur les roches. Ils mesurent de quelques millimètres à 30 centimètres de long, mais souvent quelques centimètres.
Les Gastéropodes ont une coquille unique. Elle peut être simple ou spiralée et parfois peser plusieurs kilos. Les fameux Nudibranches, recherchés par les plongeurs pour leurs couleurs, sont des Gastéropodes qui ont perdu leur coquille à l’âge adulte. Ces couleurs sont des signaux pour leurs prédateurs à qui ils rappellent leur goût infect dû aux toxines qu'ils sécrètent. On les trouve sur ce qu'ils mangent : éponges, tuniciers, hydraires,... selon les espèces.
Les Bivalves sont aussi appelés Lamellibranches. Ils possèdent une coquille formée de deux valves reliées au niveau d'une charnière. Des muscles puissants leur permettent de tenir ces valves serrées en cas d'attaque (par des étoiles de mer par exemple) ou pour conserver de l'eau quand ils sont émergés. Leur pied permet un enfouissement rapide (palourdes) ou une fixation solide (moules). Leur manteau sécrète une nacre, très développée chez les huitres, qui forment des perles autour d'une impureté (perle naturelle) ou d'un greffon (perle de culture).
Les Céphalopodes sont des animaux fascinants par leur mode de vie, leur mode de reproduction auquel ils ne survivent pas, leurs capacités de mimétisme surprenantes et celles d'apprentissage qui ont fait l'objet de très nombreuses études. Leur capacité à changer de couleur s'appelle homochromie et est rendue possible par des cellules pigmentaires appelées chromatophores que les céphalopodes contrôlent sciemment. Certains poulpes ont même des capacités d'homotypie, ce qui signifie qu'ils peuvent changer de forme et imiter d'autres animaux. Spectacle merveilleux.
Les Céphalopodes portent des tentacules au niveau de la tête ; au centre des tentacules se trouve une bouche garnie de puissances mâchoires, appelées bec de perroquet, qui permettent à l’animal de broyer des carapaces de crabes par exemple. Pour échapper à leurs prédateurs, en plus de leur mimétisme, ils peuvent émettre un nuage d'encre.
On distingue les Décapodes qui portent dix tentacules (seiches, calmars) et les Octopodes qui possèdent huit bras (pieuvres, argonautes).
Voilà des animaux bien méconnus des plongeurs. Il est vrai qu'ils sont très discrets. Ce sont des animaux microscopiques dont seules les colonies sont visibles. Ces colonies cassent comme du verre, on n'y touche donc pas.
Ces animaux possèdent un panache minuscule qui leur permet de respirer et de capturer leur nourriture. Quand ils sont tous sortis, ces panaches forment un "duvet" autour de la colonie. On peut le voir en observant soigneusement.
Ces animaux forment des colonies arbustives ou folliées (1ère photo), encroutantes (2ème photo) ou encore plus surprenantes. Cela ne rend pas aisée leur reconnaissance. Certaines colonies peuvent atteindre des tailles importantes, comme les vieilles roses de mer.
Drôle de nom... qui signifie pattes articulées. Cet embranchement énorme (le plus important sur terre car il comporte les insectes, araignées, mille-pattes,...) renferme une classe qui va nous intéresser plus particulièrement en plongée : les Crustacés (autour d'un plateau de fruits de mer aussi...).
Les crustacés peuvent prendre des formes bien différentes. Ils sont soit fixés, comme les anatifes que l'on trouve sur les pontons, les coques de bateaux, les amarres immergées (1ère photo), soit mobiles. Ils peuvent alors nager, comme les crevettes (2ème photo) ou marcher sur le fond comme les crabes (3ème photo).
Ils possèdent une carapace, leur squelette externe, qu'ils doivent renouveler périodiquement au long de leur croissance. On peut alors trouver leurs exuvies vides durant nos plongées, surtout le matin avant que les poissons et autres espèces à la recherche de ces proies faciles ne viennent tenter de les consommer et les éparpillent. Le moment de la mue est critique pour les crustacés car ils sont vulnérables avant que la nouvelle ne durcisse mais c'est aussi un moment spécial pour la femelle car c'est celui de l'accouplement, que la carapace n'empêche plus.
On peut observer trois parties sur leur corps : (i) la tête portant les antennes (deux paires : une courte pour l'odorat et une longue pour le toucher. Les longues antennes trahissent souvent la présence des crustacés cachés dans les failles) et les yeux, très développés (la squille a une vue exceptionnelle) (ii) le thorax portant les pattes, (iii) l'abdomen formé d'anneaux articulés et portant les appendices qui portent les oeufs. La queue fermant l'abdomen sert à la nage.
Il existe aussi des crustacés parasites, comme l'anilocre, qui s'accrochent à la queue ou la joue d'un poisson pour s'en nourrir jusqu'à leur mort. On peut voir assez facilement ce petit animal marron sur des poissons durant la plongée.
Voila un embranchement où tout va par 5 : leur symétrie et le nombre de classes. Ils n'ont pas de tête mais un moyen d'avancer sur le fonds qui est très original : de petits pieds animés par une tuyauterie interne. Ces pieds sont terminés soit par des petites ventouses soit par des pointes, selon que l'animal vit sur un substrat rocheux ou sableux. Le drôle de nom "échinoderme" signifie "peau épineuse", ce qui est plus ou moins vrai, très vrai pour certains.
Cinq classes, donc ; la symétrie d'ordre 5 se voit bien pour certaines, moins pour d'autres. Regardons :
- les étoiles de mer : 5 bras, plus ou moins marqués. Tellement peu parfois qu'elle ressemble à un coussin. Elles peuvent être de toutes les couleurs, parmi les 2000 espèces recensées. Parfois on rencontre en plongée des étoiles qui ont 4 ou 6 bras. Que s'est-il passé ? Eh bien, un bras a été perdu auprès d'un prédateur. En effet l'animal a la capacité de perdre un bras en cas de besoin (capacité d'autotomie). Et quand ce bras repousse (c'est bien pratique), il arrive qu'il en repousse deux. Elles sont carnivores et apprécient beaucoup les bivalves d'où les coquilles vides que l'on rencontre. Elles sortent leur estomac par la bouche pour consommer leurs proies. Elles ont elles-mêmes leurs prédateurs comme certaines crevettes qui les retournent sur le dos et les dévorent ainsi car elles ne peuvent plus fuir.
- les oursins : attention ça pique ! Et certains sont toxiques, au milieu des 800 espèces connues. On fait donc très attention. En forme de petite boule entourée de piquants, ils sont très difficiles à chasser. Peu de prédateurs donc, mais des poissons les croquent ainsi. Personne n'est totalement tranquille... Ils broutent les algues se trouvant sur les roches, surtout de nuit, grâce à cinq dents puissantes. Certains forent un trou dans le rocher pour s'y abriter de jour. Après leur mort, leur squelette peut se trouver sur le fond et on peut alors bien voir la symétrie d'ordre 5 dans la répartition des trous percés dans le test.
- les comatules : ce sont de magnifiques animaux très colorés qui déploient leurs multiples bras pour capturer leur nourriture. Pour celà, elles se hissent en haut des gorgones ou rochers pour profiter au mieux de ce que le courant peut apporter. C'est de nuit que l'on pourra le mieux les admirer. On compte environ 600 espèces dont une quinzaine dans les mers d'Europe.
Quoique n'étant pas des nageuses émérites, elles utilisent fréquemment ce mode de déplacement pour échapper à un prédateur ou trouver un nouvel emplacement. Elles s'accrocheront à leur support par leurs cirres, que l'on voit bien sur le bas de l'image. Ces cirres leur permettent aussi de se déplacer sur le substrat.
Si vous avez le courage de compter les bras, vous constaterez qu'ils sont toujours en nombre multiple de 5.
- les ophiures : ces animaux (1600 espèces) sont bien discrets et surtout nocturnes. Elles ont cinq bras articulés très fins, issus d'un disque central où se concentrent tous les organes. Ces bras grêles, parfois munis de piquants, permettent de les distinguer des étoiles de mer. Vous pourrez les rencontrer marcher, voire courir, sur le fond, fuyant un prédateur comme une grosse étoile.
Parfois, elles sont tellement nombreuses à faire sortir un bras depuis les failles et cachettes d'un tombant, pour capturer leurs proies, que l'on croirait que ce mur bouge... Leur densité peut être très importante sur certains sites. Leur capacité de régénération est très importante.
Une espèce bien particulière, le gorgonocéphale, peut tisser un filet de plus d'un mètre de diamètre. Attention en les éclairant, ou elles se replieront rapidement.
- les holothuries ou concombres de mer : ils n'attirent pas l'attention des plongeurs. Autrefois, ils les compressaient afin de leur faire éjecter leurs intestins, appelés les tubes de Cuvier, ce qui était stupide, et dangereux pour l'animal... Ils sont capables de les éjecter eux-mêmes mais seulement en cas de danger pressant car le prédateur peut s'y engluer. Ils mettent des semaines à les reconstituer et vivent alors plus difficilement. Donc, on les laisse tranquilles !
Où est donc la symétrie d'ordre 5 sur cet animal (900 espèces) ? En effet, c'est moins visible, mais croyez-nous, ils la possèdent. Ils rampent sur le sol, absorbant du sable qu'ils rejettent après en avoir enlevé toutes les particules nourrissantes. On voit souvent des petits boudins de sable sur le fond ou un tombant ; si on les suit, on trouvera l'animal.
Parfois, en plongée, on les trouve dressés, souvent tous ensemble ; et si l'on observe bien, on verra sortir des petits nuages blanchâtres. Ils sont en pleine reproduction !
Encore des animaux trop souvent ignorés par les plongeurs. Ils peuvent pourtant être multicolores et présenter des formes étranges. Globalement, ils ressemblent à un sac (la tunique, d'où le nom de tuniciers) percé de deux siphons, l'un pour absorber l'eau et l'autre pour la rejeter. Ils retiennent au passage l'oxygène et leur nourriture. Ils mesurent de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres pour les plus grandes.
Ils ont peu de prédateurs car leur tunique renferme des molécules proches de la cellulose, ce qui est unique dans le monde animal. Essayez de manger du papier et vous verrez que ce n'est pas bien digeste. Quelques mollusques y parviennent cependant.
Un sac et des trous, cela peut ressembler à une éponge. En effet, et la confusion est fréquente. Pour l'éviter, agiter l'eau devant les dits trous ; s'ils se rétractent c'est un tunicier, si non, c'est une éponge. Simple !
Mine de rien, ils sont proches des Vertébrés, car à part les poissons et les mammifères marins, ce sont de relativement proches cousins. En effet, à l’état larvaire, ils ressemblent à des alevins et possèdent un cordon rigide qui soutient la moelle épinière, puis ils le perdent au stade adulte.
Ils peuvent être pélagiques (en pleine eau - 65 espèces) et on voit souvent au palier des longs rubans gélatineux ponctués de rouge : des salpes. Les rubans en question sont fait de ces animaux accolés les uns aux autres. Comme ils sont transparents, on aperçoit leur pharynx (par ressemblance avec l'humain), qui ici va retenir les particules de nourriture.
La plupart sont fixées au substrat : les ascidies. Elles peuvent être simples (image ci-dessous), ce sont les plus faciles à trouver et surtout à identifier. Leur tunique peut être recouverte d'autres espèces ; le substrat est rare et on se pose où l'on peut...
Les ascidies peuvent aussi être sociales quand elles partagent une partie de leur anatomie externe mais en gardant en propre leurs siphons. Comme ici ces clavelines transparentes liées par leur base.
Les ascidies peuvent aussi être coloniales (ou composées) en mettant en commun une partie importante de leur tunique et l'un des siphons, le cloacal, celui par lequel elles rejettent l'eau, leurs déchets et leurs gamètes. Elles peuvent alors vraiment ressembler à des éponges, comme cette synascidie ci-dessous. Vous noterez que les petits trous (qui sont ici les siphons inhalants de chaque individu) sont visibles, alors que l'on ne peut pas voir les trous inhalants des éponges. Mais des fois, le tégument ressemble diablement à des trous... Bref, c'est le piège classique des plongeurs bios...
- parfois cela se complique encore et les ascidies sociales deviennent pédonculées, fabriquant ensemble un pied qui leur permet de s'extraire du substrat et d'ainsi plus facilemennt capter les particules dont elles se nourrissent. Vous pouvez constater que, dans ce cas, chaque individu possède ses deux siphons en propre.
Voici LE groupe d'animaux le plus observé par les plongeurs. Tout comme les vers, ce groupe est assez hétérogène et n'est plus monophylétique car on y distingue maintenant deux taxons distincts : les poissons cartilagineux et les poissons osseux.
Quoique prenant une infinité de formes, ils possèdent des points communs : la forme globale de leur corps, un squelette comportant des vertèbres, des nageoires, et pour beaucoup, des écailles.
Les nageoires sont dites paires quand il s'agit des deux pectorales, des deux pelviennes ou ventrales (ce sont les quatres membres des vertébrés) et dites impaires pour les caudale, dorsale et anale. Les paires servent essentiellement à la stabilisation. La caudale est l'élément principal de propulsion et est toujours verticale (à la différence des mammifères dont la queue est horizontale).
Les écailles peuvent être de formes différentes et se recouvrir de façon variée. Elles facilitent la protection du corps, la pénétration dans l'eau et la réflèxion de la lumière, ce qui facilite le camouflage des espèces pélagiques dans le bleu.
Ils possèdent des sens développés dont l'odorat qui est très important sous l'eau car la mer un monde d'odeurs. La vue peut être très bonne et le sens du toucher est étendu aux lignes latérales qui courent le long du corps et permet au poisson d'avoir "des yeux dans le dos".
Il y aussi des différences entre les poissons cartilagineux et osseux, détaillés ci-dessous.
- les poissons cartilagineux : ils sont appelés ainsi car leur squelette est composé de cartilage. Ce groupe comporte les requins, les raies et les chimères (environ 700 espèces). Leur flottabilité est assurée par un foie volumineux. Ils ne possèdent pas de vessie natatoire. Leur caudale est dissymétrique avec un lobe supérieur très développé. Leurs écailles sont très proches anatomiquement de leurs dents ce qui rend leur peau rugueuse (on en fait le galuchat pour le lustrage des meubles). Des poissons en profitent pour se déparasiter en se frottant contre eux.
Ils sont gravement en danger d'extinction en raison de leur surpêche (ailerons et prises accessoires).
Les poissons osseux, dont le squelette est composé d'os, et plus de cartilage, comportent plus de 30.000 espèces connues. Ils sont sûrement le groupe le plus étudié, en raison de leur intérêt alimentaire, commercial et économique. Ils assurent la survie et l'apport protidique de centaines de millions de personnes sur le globe.
Sa flottabilité est assurée par une vessie natatoire, sauf pour ceux qui vivent sur le fond et en sont démunis. Leur caudale est symétrique. Plus elle est fine, plus son propriétaire sera rapide (thon, espadon). Ils vivent souvent en bancs, surtout les juvéniles, afin d'assurer leur défense. Leurs écailles sont parfois absentes (maquereaux, esturgeons, anguilles, congres,...).
Mentionnons également les poissons sans mâchoires, très anciens, mais dont certaines espèces existent encore aujourd'hui : les myxines et les agnathes. Il y a aussi des poissons qui peuvent vivre dans l'air, soit un peu en respirant par la peau, soit longtemps grâce à des poumons sommaires qu'ils possèdent en plus de leurs branchies.
Les biologistes n'aiment plus trop le terme de reptiles car il renferme plusieurs groupes hétérogènes et dont on sait maintenant qu'ils ne vont plus ensemble. Concentrons nous sur les tortues (appelées aussi chéloniens), plus fréquentes dans nos immersions en eaux chaudes que leurs ex-cousins (serpents et crocodiliens).
Ce sont des animaux qui respirent de l'air et qui ne sont pas aquatiques pour toutes les phases de leur vie. La reproduction est généralement partiellement terrestre. Elles ont malheureusement quasiment disparu de nos côtes métropolitaines où elles sont pourtant protégées. Leur caractéristique est de posséder deux carapaces, une dorsale et une ventrale (le plastron). Elles sont capables de parcourir de très longues distances dans les océans, entre autres pour se rendre sur leurs lieux de reproduction. Ceux-ci sont devenus urbanisés ou trop fréquentés. Leurs oeufs sont recherchés pour être consommés ou vendus, les déchets plastiques les étouffent ou empêchent leur développement ; tout ceci fait que chacune des 10 espèces connues est aujourd'hui menacée.
Elles sont carnivores ou herbivores selon leur âge et leur espèce. Pour les reconnaitre, regarder leur tête, les écailles et leur disposition.
Ce sont nos cousins marins. Tout comme les autres mammifères, ils portent des poils, seulement visibles chez les juvéniles pour certains, et ils allaitent leurs petits. Ils sont plus ou moins inféodés au milieu marin : totalement pour les dauphins, les lamentins, les orques ou les baleines qui y mènent la totalité de leur vie, s'y reproduisent,... D'autres comme les phoques ou les morses ont encore besoin de la terre pour certaines phases vitales.
Ils ont le sang chaud et respirent de l'air. Ce sont de fameux apnéistes, grâce à une forte concentration sanguine en hémoglobine, une excellente gestion de leur rythme cardiaque et une capacité à concentrer leur sang dans certains organes et muscles. Leur sens de l'écholocation permet de chasser dans le noir.
Ceux qui possèdent une caudale ont cette nageoire toujours horizontale, à la différence de celle des poissons qui est verticale.
Leur adaptation au milieu marin a pris de nombreuses formes : corps fuselé, perte ou insertion dans le corps de tout ce qui dépassait (oreilles, pénis), un lait très épais permettant la tétée sous l'eau... Les membres des mammifères terrestres dont ils descendent se sont transformés en nageoires mais la structure squelettique est restée la même, quoique parfois atrophiée.
Ils sont carnivores à l'exception des siréniens (lamentins et dugongs) qui sont herbivores. Ces animaux très doux et paisibles peuvent être approchés sur quelques sites mais leur chair appréciée et la facilité de leur capture les ont fait quasiment disparaitre.
Forts de 20.000 espèces environ, ils sont des Vertébrés avec le corps recouvert de plumes.
Leurs membres antérieurs sont transformés en ailes, généralement aptes au vol. Les oiseaux sont de véritables « machines » volantes, munies d’un moteur puissant (un cœur très développé, des muscles du cou et des ailes très puissants), précises (excellente vision) et légères grâce à des os pneumatisés (volume aérien dans les os). Mais certains oiseaux plongent et parfois mieux qu’ils ne volent. Les manchots, pingouins, macareux ou cormorans nagent en utilisant leurs ailes comme des rames et plongent profondément.
La coloration très vive du plumage de certains oiseaux est due soit à la présence de pigments de couleurs variables ou à des phénomènes de diffraction de la lumière. Le plumage présente souvent chez les oiseaux un dimorphisme sexuel, parfois saisonnier. Il est souvent différent chez le jeune et l'adulte.
La recherche du sexe opposé amène fréquemment une parade sexuelle. La plupart des oiseaux sont monogames. Ils pondent des œufs souvent dans des nids, qui peuvent être souterrains chez le macareux moine, situés sur le sol chez le goéland ou être aquatiques pour le grèbe.
Certains oiseaux marins ne viennent à terre que pour se reproduire (fulmar, puffin, fou ou macareux…). D’autres fréquentent quotidiennement à la fois le milieu marin et le milieu terrestre (mouette, goéland, cormoran…). Les espèces côtières sont inféodées à l’estran (chevalier, gravelot, huîtrier pie…). D'autres vivent dans les zones humides (marais, étangs, lacs,...) comme les hérons, les aigrettes et les ibis.
Les oiseaux migrateurs effectuent des déplacements ordonnés entre deux aires : l’aire de nidification et l’aire d’hivernage. Les variations annuelles de l’éclairement sont un des stimuli qui déclenchent la migration. L’orientation se ferait par repères visuels et un sens de la direction par perception des variations du magnétisme terrestre.
L’identification des oiseaux est possible à partir des cris, des chants, de la forme du corps ou des ailes ou du bec ou de la queue…, de la couleur du plumage, des attitudes, du vol, du comportement, de la connaissance des habitats.
Nous avons placé ici beaucoup d'autres groupes que l'on peut rencontrer en plongée, plus rarement, et qui sont plus difficiles à reconnaitre et identifier.
On y retrouve :
- les Bactéries : leurs colonies sont facilement visibles sous l'eau, formant des tapis rougeâtre sur le fond, ou en boules duveteuses blanchâtres sur les gorgones.
- les unicellulaires : organismes formés d'une seule cellule qui assure toutes les fonctions. Citons les Foraminifères qui, avec leur squelette minéral perforé, recouvrent parfois le fond comme des petites pièces de 5 centimes, les unes à côté des autres, quand ils prennent des formes visibles (voir deuxième image ci-dessous). Mentionnons également les Radiolaires comme le "p'tit gluant' observable près de la surface ou même l'ophrydium versatile présent en eau douce.
- les Amphibiens : les grenouilles, salamandres, tritons, crapaud et cécilies. Ils peuplent les espaces humides et les eaux douces intérieures. On les rencontre souvent en plongée en lac, rivière ou carrière.
- les Ophidiens, ou les serpents de mer : ce sont des animaux très craints, car leur venin est extrêmement puissant. Etant en apnée, l'animal a peu de temps pour attendre que son venin agisse sur sa proie. Sa queue est légèrement aplatie, ce qui assure une propulsion plus efficace, et son corps est couvert d'anneaux de deux couleurs ayant un rôle de camouflage en zones coraliennes. On compte environ une cinquantaine d'espèces (voir image ci-dessous).
- les Phoronidiens : animaux vermiformes, discrets, proches des Bryozoaires, ils possèdent aussi un lophophore avec lequel ils capturent leur nourriture planctonique.
- les Brachiopodes : eux aussi sont proches des Bryozoaires, avec un lophophore, mais possèdent une coquille à deux valves qui les fait ressembler à des Mollusques bivalves.
- les Entoproctes : appelés aussi Kamptozoaires ; forment des colonies fixées par des stolons rampants. Chaque individu est formé d'un pied qui supporte une structure en calice munie d'une couronne de tentacules. Le genre dulcicole est commensal des Sipuncles (organismes vermiformes) sur lesquels il se fixe par une ventouse.
- les Lichens : ce ne sont pas des végétaux mais le résultat d'une symbiose (association obligatoire et à intérêt réciproque) entre une algue et un ou plusieurs champignons, tous microscopiques.
Un végétal est capable de réaliser la photosynthèse. Mais qu’est-ce que la photosynthèse ? Il s’agit d’un processus biochimique qui permet à cet organisme, dit autotrophe, de synthétiser de la matière organique (glucides, lipides, protides) à partir de la matière minérale et du CO₂ trouvés dans l’eau, en présence de la lumière du soleil. Les pigments des végétaux, telle la chlorophylle, sont capables de capter l’énergie solaire indispensable aux réactions chimiques de la photosynthèse. Au cours de ces réactions, il y a libération d’oxygène dans le milieu.
Les végétaux que l’on rencontre dans les milieux subaquatiques, souvent près de la surface en raison de leur besoin de lumière, se rangent en deux grandes catégories :
1) Les plantes à fleurs (eh oui, on peut voir des fleurs sous l’eau, à condition de bien regarder) : il s’agit de végétaux possédant des racines, tiges (= rhizomes), des fleurs et des fruits. Elles sont issues vraisemblablement de plantes terrestres qui sont adaptées à la vie subaquatique. Ces plantes sont représentées sur nos côtes par les posidonies, les cymodocées et les zostères. Ils sont à la base des habitats appelés herbiers. Leur protection est importante pour l’oxygénation des mers mais aussi pour la stabilisation des substrats meubles et des plages.
Ces herbiers sont passionnants à explorer car ils abritent de nombreuses espèces sur leurs feuilles ou sur leurs tiges, et beaucoup de juvéniles y trouvent refuge. Ce sont de véritables pouponnières marines. Allez les visiter, mais restez bien au-dessus, ne vous vautrez pas dedans !
2) Les algues : elles sont dépourvues de racines, tige, feuilles ou fleurs. L’ensemble du végétal porte le nom de thalle, composé d'un stipe, d'une fronde, de crampons et parfois de flotteurs.
L’éclairement diminuant avec la profondeur, les algues se raréfient dès 15/20 m (surtout les grandes espèces), pour disparaitre à peu près complètement vers 60 m. Les conditions de vie des algues sont très dépendantes de la limpidité de l’eau et de l’éclairement qui diminue avec la profondeur. On observe une répartition selon des étages de profondeur croissante : algues vertes, algues brunes et algues rouges ; ces couleurs sont liées à la présence ou pas de pigments supplémentaires.
Ne vous fiez pas à 100% à ces trois couleurs : certaines algues brunes sont blanches, des algues rouges sont brunes, etc. Ce n’est jamais simple…
Les algues ont toujours été utilisées par les Hommes comme engrais, nourriture, composants dans les industries alimentaire, pharmaceutique, cosmétique ou textile. Généralement récoltées à l’état sauvage, les algues font l’objet d’une aquaculture bien organisée dans de nombreux pays d’Asie. Depuis quelques années, des expériences sont menées en France.