Les différents habitats

Informations bio sur les habitats subaquatiques
Grandes algues Bretagne

Vous trouverez ici des informations générales sur chacun des 19 habitats que nous avons défini, et qui sont utilisés pour décrire les sites de plongée que vous pouvez appeler dans le carnet de plongée et dans CROMIS. Vous pouvez aussi accéder à ces informations en cliquant sur le lien Info dans les résultats de la recherche par lieu de CROMIS.

Cliquer sur chaque ligne pour développer le sujet :

Un habitat est un lieu de vie dans lequel des animaux, végétaux et autres,  peuvent trouver les ressources naturelles nécessaires pour leur alimentation, croissance et reproduction. 

En fonction de la nature du substrat, de la température de l'eau, de l'ensoleillement, des mouvements de l'eau (vagues, courants, marées), de la profondeur,... les habitants seront différents. Très peu d'organismes sont capables de vivre n'importe où. 

Les plongeurs rencontreront donc des populations différentes en fonction des habitats disponibles sur chaque site de plongée. N'hésitons pas à changer d'habitat au cours de la plongée, afin de rencontrer des animaux et végétaux différents, et rendre ainsi la plongée plus diversifié et intéressante. Guides de palanquée, souvenez-vous en !

C'est cela, entre autres, que l'on apprend pendant les cours des cursus bio : qui habite où, qui mange qui, qui vit avec qui ?... On sait donc où chercher et ce que l'on peut trouver.

Donc des plongées bien plus riches dont on ne remonte jamais en disant "il n'y avait rien à voir"...

Ces habitats ont mauvaise réputation auprès des plongeurs puisque l'on dit souvent d'eux "qu'il n'y a rien à y voir". Détrompez-vous ! Ces milieux sont riches en rencontres, à condition de prendre son temps et de détecter les traces et indices. Les plongées de nuit y sont souvent passionnantes, les organismes enfouis sortant alors puisque leurs prédateurs diurnes ne peuvent plus les voir. 

Les fonds sableux et vaseux se caractérisent par des grains d'une taille inférieure à 2 mm. Le tableau ci-dessous précise les limites des différents fonds meubles :

Diamètre des particules Taille
Entre 20 cm et 2 cm  Cailloux, galets
Entre 2 cm et 2 mm Graviers
Entre 2 mm et 0,05 mm  Sables
Entre 0,05 mm et 0,002 mm Vases
En-dessous de 0,002 mm Argiles

 

Ces fonds meubles sont très sensibles aux effets des vagues et des courants qui peuvent transformer les paysages et poser de sérieux problèmes aux habitants dans leur enfouissement ; ceux-ci doivent pouvoir continuer à respirer et se nourrir.

Les fonds sableux sont meubles ce qui offre des possibilités pour les animaux de se cacher mais il est plus difficile de s’y fixer

Les fonds sableux et vaseux sont habités par de nombreux organismes qui y sont enfouis en raison du manque d'autres cachettes. Les vers, échinodermes, mollusques et crustacés y sont nombreux et y laissent des traces de leur passage ou de leur repère. Certains poissons y vivent près du fond ou ensablés en surface pour chasser à l'affût (vives, raies, uranoscopes,...). 

Voir la "fiche habitat sable" sur la droite de l'écran, libre en téléchargement

 

Selon le tableau cité àla rubrique "Le sable / la vase", les graviers mesurent entre 2 mm et 2 cm. Très souvent, ils sont mélangés avec des coquillages brisés. Ils présentent de nombreux interstices où de petits organismes peuvent vivre, se cacher, se reproduire,... Certains y creusent des repères en prenant les graviers dans leur bouche ou leur pince.

Comme pour le sable, ce sont des fonds où la plongée peut se révéler intéressante si l'on se rapproche du substrat, sans se coucher dessus, et si l'on prend son temps pour observer et trouver les indices de vie.

Lorsque les graviers sont plus gros et deviennent des galets, on est alors souvent tenté de les retourner. Une vie riche existe sous ces cailloux, à l'abri de la lumière. Les retourner sans précaution mettra à la lumière et à portée des prédateurs tous ces organismes dit sciaphiles (qui aiment l'ombre) et les tuera irrémédiablement. Si on doit y toucher, on remettra donc le caillou soigneusement en position. 

C'est un substrat très fréquent sur les sites de plongée et souvent recherché car on peut y trouver de très nombreux organismes. Lorsque la roche est souvent battue par les vagues ou très exposée aux courants, elle peut être presque nue. Seuls quelques organismes (animaux ou végétaux) très bien accrochés pourront y vivre. 

Dans les autres cas, plus calmes, nombreux sont les organismes à lutter pour trouver une place sur ce substrat. Les algues, les éponges, les cnidaires, les vers, les bryozoaires, les tuniciers s'y affrontent pour pouvoir s'y accrocher, s'y étaler (espèces encroûtantes) ou y creuser son trou. L'observation de cette richesse en espèces et de leurs interactions y est alors passionnante.

Cette richesse de la vie fixée va attirer leurs prédateurs : poissons dévorant les coraux, mollusques mangeant des éponges, échinodermes broutant les algues, etc.

On appelle ainsi un champ de végétaux marins à fleurs, c'est-à-dire des plantes, pas des algues, qui, elles, font des spores. Ces plantes possèdent des racines, des tiges, des fleurs et des fruits. Elles sont vraisemblablement issues de plantes terrestres qui sont retournées à l'eau. 

Comme tous les végétaux, ces plantes pratiquent la photosynthèse et produisent donc de l'oxygène et de la matière organique qui vont être consommés par les animaux. 

Les herbiers de nos côtes sont composés de posidonies, de cymodocées et de zostères. En eaux tropicales, on y rencontre des herbes à tortue ou à lamentin.

Ce milieu est un abri pour beaucoup d'espèces animales, surtout juvéniles, qui viennent y trouver protection et nourriture. C'est aussi un lieu privilégié de reproduction. L'observation y est toujours passionnante et ces végétaux ne méritent pas leur réputation de "champs de poireaux" dont s'éloignent les plongeurs. Inspecter les feuilles, le sol près des racines, les alentours apporte son lot de découvertes. Certains poissons les consomment : les saupes mangent les posidonies, ou peut-être surtout ce qu'il y a dessus (vers, bryozoaires). Les traces de dent sont bien visibles sur les feuilles.

Les posidonies, légalement protégées en France, forment des mattes (enchevêtrements de tiges et de racines) qui protègent les rivages des vagues et les plages des tempêtes d'hiver par l'épaisseur de feuilles mortes qui s'y déposent en formant des banquettes. Beaucoup de communes qui les enlèvent pour des raisons touristiques voient leurs côtes s'éroder rapidement. 

Attention à ne pas les labourer avec vos palmes ou vous coucher dans un herbier : beaucoup d'espèces peu visibles, souvent fragiles, mais indispensables à l'équilibre du milieu y vivent. 

Voir la "fiche habitat herbier" sur la droite de l'écran, libre en téléchargement.

Il s'agit d'un habitat que l'on trouve uniquement en Méditerranée. Il est caractérisé par l'abondance d'algues calcaires, capables de construire, par superposition d'encroûtements ou par accumulation de dépôts, des massifs comparables aux massifs coralliens.

Ces superpositions englobent également les squelettes ou coquilles calcaires d'espèces appartenant à certains groupes d'animaux : byrozoaires, cnidaires, éponges, mollusques, vers,...

C'est un habitat particulièrement riche et qui doit attirer votre attention durant la plongée tant la diversité des espèces que l'on peut y trouver est importante. On estime que plus de 20% des espèces méditerranéennes sont inféodées à cet habitat. Sa croissance est très lente (1 à 4 mm/an) mais on peut trouver des patates de coralligène très hautes, vieilles de plusieurs milliers d'années. 

Le coralligène est fragile, très sensible au réchauffement climatique et aux chocs, comme ceux générés par les filets, par les coups de palme ou par les mouillages des bateaux... Prenons bien soin de cet habitat fragile.

A la différence de l'herbier composé uniquement d'une espèce de plantes à fleurs, les champs d'algues sont composés de plusieurs espèces végétales qui cohabitent. Les algues possèdent des crampons pour s'attacher au substrat, au lieu de racines, un stipe au lieu de tige et une ou des frondes au lieu de feuilles. Le stipe et la fronde forment le thalle. Certaines algues vivent sans être fixées au substrat. Certaines portent des petits flotteurs qui leur assurent de rester verticales si elles sont fixées ou en surface s'il y a peu d'eau et donc bien exposées à la lumière.

Les algues pratiquent la photosynthèse et ont donc besoin de lumière. On trouvera plutôt ces champs d'algues en plein soleil, sur les versants sud des reliefs sous-marins. Certaines algues possèdent des pigments supplémentaires qui les aident à se passer de lumière vive et peuvent alors vivre à l'ombre ou dans des zones profondes. 

Les algues peuvent être unicellulaires et microscopiques ; elles composent alors le phytoplancton. Elles peuvent être de plus grande taille et prendre des formes variées (branchues, filamenteuses, en boule, encroûtantes,...). Elles peuvent être dures et sont alors dites calcaires (cf. coralligène). 

Les algues sont séparées en trois groupes : les algues vertes, brunes et rouges. Attention, leur couleur visible n'est pas une garantie d'appartenance au groupe qui semblerait être le leur. Rien n'est simple...

Elles représentent , avec les plantes à fleur des herbiers, le premier maillon des réseaux alimentaires, constituant les "Producteurs" de matière organique qui va être utilisée par les animaux végétariens, "consommateurs de premier ordre".

Certaines sont invasives (on dit maintenant "exotiques envahissantes") et les plongeurs doivent veiller à ne pas les diffuser, avec les ancres par exemple.

Il s'agit d'une paroi plus ou moins verticale et généralement rocheuse. Il peut mesurer quelques mètres ou plusieurs centaines de mètres, comme dans le cas des atolls coralliens où ce sont les coraux qui ont construit ces parois vertigineuses. Les populations le peuplant peuvent être très variées en fonction de son degré d'inclinaison, son orientation au soleil, sa profondeur, son exposition aux courants,...

Quand il est vertical, on l'appelle alors fréquemment un mur. Ne peuvent alors y vivre que des espèces ayant de fortes capacités de fixation au substrat. 

Le tombant est souvent exposé au courant et les espèces animales qui y sont fixées doivent être capables de se déployer perpendiculairement au mur afin de capter les particules nutitives. Y parviennent très bien les gorgones qui peuplent très souvent les tombants. 

Les tombants peuvent être creusés de grottes, de failles ou de surplombs. Les populations que l'on peut trouver dans ces creux peuvent alors être très différentes de celles accrochées sur les parties éclairées du tombant. Par exemple, le corail rouge, en Méditerranée, va se trouver dans ces creux, souvent en eaux assez profondes. 

Ces excavités peuvent aussi servir d'abris à des poissons, souvent nombreux sur ou le long des tombants. Il est nécessaire de regarder derrière soi quand on observe un tombant car la vie est aussi dans notre dos, en pleine eau. 

Il s'agit d'un habitat généralement rocheux ou corallien, isolé dans un environnement sableux ou végétal. On en fait habituellement le tour en une ou plusieurs plongées.

Souvent exposé aux courants, le sec a de ce fait une face exposée et une face à l'abri. De même il y aura une face à la lumière et une autre à l'ombre. La vie fixée sera plus riche sur la face à l'ombre et exposée aux courants porteurs de nourriture. La vie en pleine eau, le long de ce sec, sera aussi plus abondante dans le courant, où les bancs viendront chercher les particules amenées par celui-ci. Les faces au soleil seront probablement envahies par les algues.

Certains sont assez élevés pour présenter un ou des tombants, des grottes, des surplombs,... Se reporter alors aux rubriques de ces habitats pour leurs caractéristiques. La profondeur parfois importante de certains secs imposera des conditions de vie particulières aux espèces l'habitant (peu de lumière, tempétature plus basse) ; la diversité sera moins importante qu'en eaux plus superficielles. 

C'est un habitat particulier puisque d'origine humaine, généralement coulé involontairement. Lorsqu'il l'est volontairement, il s'approche alors plus d'un récif artificiel. Ce peut être des avions, des navires, des pontons, voire des camions, des tanks, etc.

Beaucoup ont été créées durant les conflits et peuvent présenter des dangers liés à des explosifs résiduels. Toutes peuvent être dangereuses par les risques d'égarement dans les cales et coursives, ou de blessure sur les tôles, ou encore de coincement dans des passages étroits et d'effondrement des parties métalliques dégradées par la corrosion.

Elle va être progressivement colonisée par les espèces végétales et animales. 

La vie fixée y est souvent importante, en fonction, comme pour les secs auxquels ils sont assez comparables, de leur profondeur, leur éclairement et l'abondance des courants. Les supports durs proposés par les épaves plaisent à certaines espèces mais les matériaux comme l'aluminium (fréquent dans la fabrication des avions) peuvent empêcher la fixation de quasiment tous les animaux et végétaux. 

La vie fixée attirera une petite faune mobile à proximité, entrainant elle-même la présence de prédateurs de pleine eau. Les épaves sont ainsi des plongées recherchées pour la vie qu'elles génèrent sur et autour d'elles, tout comme pour les paysages et les jeux de lumière qu'elles offrent. 

Cet habitat a pour caractéristique une baisse ou une absence de lumière, selon sa taille. La lumière manquant, la plupart des végétaux seront incapables de s'y installer. Seuls ceux possédant des pigments particuliers parviendront à vivre près de l'entrée, où un peu de lumière subsiste. Ce sont ces mêmes algues que l'on rencontre généralement en eaux profondes et qui pourront être alors plus près de la surface si une grotte leur permet d'y trouver les mêmes conditions d'éclairement.

Ce sera le même phénomène pour d'autres espèces appartenant à d'autres groupes, comme les éponges, les crustacés, les poissons, les ascidies,...

Les grottes permettent donc de rencontrer des espèces profondes voire inatteignables en plongée. Mais ce sont des espèces auxquelles il faut prêter attention car nous amenons dans leur milieu ce qu'elles apprécient guère : nos bulles ! L'air que nous expirons dans ces cavités va rester bloqué au plafond où des espèces résident. Ces espèces sont aquatiques et vivent dans l'eau, pas dans l'air. Une lentille d'air créée sous un plafond de grotte fera mourir irrémédiablement les espèces qui avaient choisi de s'y établir. Attention donc et pensons à elles !

Il est formé de dalles rocheuses, entrecoupées ou pas de failles, ainsi que de tout petits tombants. Si c'est le cas, il propose alors une grande variété de milieux où la faune va trouver toutes les raisons de s'installer. Les plongées d'observation peuvent donc y être riches ; moins quand ce plateau est orienté plein sud et est donc très ensoleillé : les algues y envahissent alors tout le substrat, chassant la plupart des autres espèces. 

Le terrain y est assez plat, on y plonge donc assez parallèle au substrat. Alors, attention aux palmes ou aux pièces d'équipement pendantes pour ne rien casser. Tout est fragile !

Cet habitat est typique des atolls coralliens. Une passe est le passage entre l'océan et le lagon par où les marées assurent le vidage et le remplissage du lagon. En général, une ou deux passes existent par atoll.

Les courants peuvent y être très forts et emportent les dépôts du lagon à marée descendante, avec une eau laiteuse. Les marées montantes y apportent une eau océanique claire... et les plongeurs avides de sensations fortes. On peut cependant y observer une vie pélagique intense : groupes de requins très nombreux, bancs de poissons se mettant à l'abri de marches au fond de la passe,... 

Le courant y est parfois tellement intense que la vie ne parvient pas à se fixer, laissant des fonds rocailleux quasiment nus. Sinon, les madréporaires (coraux durs) y sont nombreux et les tentacules des polypes capturent les particules que le courant transporte. Mais ce sont aux abords des passes, soit sur le tombant externe vertigineux, soit dans le lagon, que l'on trouvera une abondance de coraux et la vie coralienne qu'ils attirent : poissons, mollusques, crustacés, tuniciers,...

Il s'agit de blocs rocheux de taille parfois importante, jusqu'à plusieurs mètres cube chacun. Ils forment un empilement plus ou moins ordonné et vaste selon la nature et la taille de l'éboulement côtier qui l'a généré, surtout depuis les falaises. Les plus gros blocs sont généralement les plus profonds.

Ces rochers offrent une multitude de cachettes pour la faune mobile (vagile) qui vient s'y reposer, le jour quand les espèces sont nocturnes et la nuit quand elles sont diurnes. Ils offrent également une multitude de facettes plus ou moins éclairées et une grande surface de fixation pour les espèces fixées qui y lutteront pour leur morceau de substrat. 

C'est donc un habitat à la biodiversité très développée et où les recherches sont toujours récompensées par des rencontres intéressantes. Une petite lampe peut aider à les multiplier. 

Ce n'est pas un habitat en soi, puisque l'on peut y trouver presque tous les autres dans un environnement où la principale caractéristique est que l'eau n'y est plus salée. 

L'eau douce se rencontre dans les lacs, rivières, carrières inondées, étangs dont les côtiers peuvent parfois posséder une eau quelque peu saumatre car mélangée avec de l'eau de mer, comme dans les estuaires.

La faune et la flore sont profondément différentes de celles rencontrées en eau de mer. Mais presque tous les groupes végétaux et animaux vont être présents en eau douce, dans des proportions parfois très différentes. Par exemple on trouvera aucun échinoderme (étoile de mer, oursin,...) et très peu d'éponges en eau douce alors qu'il en existe des milliers d'espèces en eau de mer. Les poissons, mollusques, arthropodes (les insectes en particulier),... s'y rencontrent très facilement et méritent une observation attentive.

Les règles de comportement des plongeurs dans le milieu et la protection de celui-ci restent les mêmes que dans l'océan. Les espèces invasives sont fort nombreuses en eau douce également et ne doivent pas être plus répandues.

Cet habitat est d'origine humaine et créé par immersion volontaire d'objets variés destinés à fournir un support à la vie fixée qui attirera à son tour la vie pélagique qui l'entoure. Ils sont quasiment toujours posés sur des fonds de sable. De plus en plus souvent, ils servent aussi à la réimplantation de jeunes pousses de corail afin de reconstituer un récif corallien.

Ces objets sont des structures en béton, en métal ou plus rarement en bois. Cela peut même être constitué d'assemblages de vieux pneus ou de carcasses de voitures. Leur objectif est de créer des équivalents de récifs naturels (roche, corail) ou de les remplacer après destruction (pêche à l'explosif ou au cyanure, urbanisation intensive,...). Ces objets immergés offrent aussi, par leur forme étudiée, de nombreux orifices ou cavités se transformant en cachettes pour beaucoup d'espèces. 

Les motivations pour la création de ces récifs artificiels sont variées : touristique par augmentation du nombre de sites de plongées, écologique pour baisser la fréquentation de certains sites naturels souffrant de dommages dus à un trop grand nombre de plongeurs, économique ou alimentaire pour repeupler en poissons des zones trop ou mal pêchées,...

S'ils n'ont pas le charme de sites naturels, ces sites à récifs artificiels peuvent proposer une diversité en macrofaune très intéressante et sont souvent appréciés des photographes car l'approche des espèces est souvent plus aisée.

C'est l'habitat le plus répandu, celui du large, ou juste un peu éloigné des substrats. On le dénomme souvent le "désert océanique". Et pourtant la vie y est bien présente, sous de multiples formes.

Le plancton y est dans toutes les mers et tous les océans, plus dense dans les eaux froides, bien plus riches que les eaux chaudes. Le phyto-plancton (végétal) y explose au printemps, au point de colorer les eaux, même vues de satellite. Il sert de nourriture au zooplancton (animal) et démarre ainsi les réseaux trophiques (chaînes alimentaires). 

Mais qu'est ce que le plancton ? Il s'agit de l'ensemble des animaux et végétaux, généralement de petite taille, vivant en suspension dans la colonne d'eau, sous forme larvaire, jeune ou adulte, incapables de lutter contre le courant. Ils ne sont pas automoteurs.

La pleine eau pose un problème à tous ses habitants : la totale absence de cachettes. Le meilleur moyen d'y être discret est donc d'être transparent, comme le sont les méduses, les cténaires, les salpes, beaucoup de larves,... Les larves sont généralement pélagiques et vivent en pleine eau, ne gagnant leur habitat définitif qu'à l'état juvénile voire de jeune adulte. 

Les bancs de poissons, eux, vont utiliser le reflet de leurs écailles pour créer des éclairages troublant leurs prédateurs. Leurs mouvements parfois calmes, parfois nerveux, créent des ballets fascinants. Les attaques organisées de ces bancs par des dauphins, des requins, des oiseaux,... sont observables sur certains sites assez loin des côtes.  

De grands animaux y vivent également, généralement durant leurs migrations (tortues, baleines, quelques requins,...) ou pour y chasser (dauphins) avant de regagner leur lieu de repos au matin.

Les plongeurs passent peu de temps en pleine eau, généralement au palier d'une plongée sur épave, par exemple. Mais ce temps de palier peut être un temps de rencontres extraordinaires, avec des espèces que l'on n'a que peu l'occasion de voir autrement. On ouvre donc l'oeil !

Voir la "fiche habitat pleine eau" sur la droite de l'écran, libre en téléchargement.

Cet habitat est le plus typique des eaux chaudes, sous les tropiques ou l'équateur. Il est généralement très recherché par les plongeurs pour la grande biodiversité des espèces qui l'habitent et l'aspect coloré et spectaculaire de celles-ci. 

Ce récif est fait de coraux durs qui en composent le constituant principal, s'empilant génération après génération. Ces madréporaires sont en général des acropores, des porites, des agarices ou des favies selon les régions. Beaucoup d'autres cnidaires cohabitent sur ces récifs et les combats pour la conquête du substrat sont fréquents et leurs effets visibles en plongée.

Le récif peut être "barrière" lorsqu'il a composé un anneau autour de l'île, généralement d'origine volcanique, ou "frangeant" lorsque ce récif est en contact avec l'île. Plus l'île va s'enfoncer et plus le récif va grandir pour rester en contact avec la surface, car les micro-algues qui peuplent les madréporaires, et les colorent, ont besoin de lumière. Le récif va créer des tombants gigantesques et lorsque l'île a complètement disparu il ne reste plus qu'un atoll percé d'une ou deux passes (les Tuamotus en sont un excellent exemple).  

Ces madréporaires sont en danger, car ils craignent les eaux trop chaudes. Le réchauffement des eaux les fait blanchir, puis mourir s'il est durable. On estime que 25% des récifs de la planète ont déjà disparu et une grande part est en danger imminent. 

Ne les touchez pas, car ils sont fragiles et portent un mucus qui les protège des maladies et des agresseurs. Ne les piétinez pas lors des mises à l'eau du bord, qu'il faut donc éviter. Ne les ramassez pas durant vos plongées ou vos promenades sur l'estran. 

 

La mangrove est une forêt peuplée d'arbres spécifiques (ex : palétuviers, ligneux) qui se développe dans les régions côtières tropicales et équatoriale.

Ces espaces de petits fonds peuvent représenter des sites de plongée ou de randonnée subaquatique passionnants en raison de l'abondance de la faune que l'on peut y rencontrer, essentiellement des juvéniles de nombreuses espèces. En effet l'enchevêtrement des racines des palétuviers offre de nombreux abris et une protection efficace contre les prédateurs. Certaines espèces imitent aussi des végétaux (platax), assurant ainsi un excellent camouflage.

En raison de la décomposition des végétaux, la visibilité y est souvent réduite. Mais de nombreuses espèces terrestres ou semi-aquatiques peuvent également y être observées (crabes, serpents, tortues, insectes, oiseaux,...). 

Les arbres composant la mangrone sont adaptés à ce milieu hostile : température de l'eau élevée, forte salinité, sol mouvant, racines immergées, manque d'oxygène, rayonnement solaire intense. 

Les magroves subissent une forte pression humaine et la surface qu'elles occupent régresse au niveau planétaire.

Mangrove

Le lagon est l'espace maritime compris entre un récif barrière et l'île située au centre d'un atoll corallien (ex : les Tuamotus). L'île peut être aussi haute (ex : iles de la Société, La Réunion) et la ceinture coralienne non complète autour d'elle. Peu profond et communicant avec le large par une ou plusieurs passes, l'eau est renouvelée au rythme des marées, créant des courants puissants dans ces secteurs. 

Cette faible profondeur permet généralement un fort peuplement de madréporaires dont les zooxanthelles (algues microscopiques symbiotiques habitant les tissus des coraux) profitent du fort ensoleillement. Les paysages sous-marins peuvent y être très colorés. Les populations humaines locales y pêchent poissons et mollusques (ex : bénitiers) qui s'y trouvent en abondance. L'eau peut y atteindre des températures élevées. 

Certains prédateurs comme les requins peuvent y entrer pour chasser, quoique les plus fortes populations résident dans les passes. Les juvéniles s'abritent dans les lagons durant la première partie de leur vie.

Par analogie, on nomme lagons certaines zones de mer plus ou moins fermées, situées entre des îles (ex : dans l'archipel des Glénan), mais ces zones ne présentent pas les mêmes caractéristiques.

Lagon