Protection de l'environnement sous-marin en plongée

Quelques règles simples mais essentielles pour plonger de façon durable
Alcyons et algues Bretagne

L'environnement subaquatique, marin ou dulcicole, est fragile. Y plonger représente des risques de dommages pour le milieu, qu'il faut connaitre afin de les minimiser ou idéalement les annuler. Découvrez-les ici en cliquant sur chaque ligne :

Les ancres représentent les premières agressions pour les fonds marins. Celles de certains paquebots ont détruit des récifs coralliens entiers. Celles de nos bateaux de plongée n'ont pas ces impacts mais peuvent casser tout ce qu'elles touchent ; donc autant qu'elles tombent sur des substrats nus ou sur du sable / vase / graviers où la densité d'habitants est plus faible.

N'oublions pas que les ancres des plaisanciers ont joué un rôle majeur dans la diffusion d'espèces invasives comme les Caulerpes en les remontant  puis les réimmergeant un peu plus loin sur un autre mouillage dans des zones encore saines. Remontons les à l'ade de parachutes, c'est moins destructif et aussi moins fatigant... Pas d'effort après la plongée !

Privilégions les bouées autant que possible. Dans beaucoup de parcs ou de zones protégées c'est souvent le seul moyen de rester sur le site. Généralement, tout mouillage y est interdit.

Laisser une sécurité surface capable de gérer le bateau non mouillé est aussi une option. 

En se mettant à l'eau depuis le rivage, on peut être amené à piétiner des substrats fragiles : des algues de trottoir en Méditerranée ou des coraux sur un platier tropical. Beaucoup de ces espèces sont protégées ou en cours de disparition.

Préférons les zones de sable, de galets ou de graviers. 

En plongée, en apnée, en randonnée subaquatique, nous emmenons avec nous plus ou moins d'équipement. Les palmes sont communes à tous et peuvent être responsables de beaucoup de dégats sur les tormbants, dans les herbiers,... On y prête donc garde, d'autant plus quand elles sont longues, ce qui est souvent interdit dans les parcs. Palmons doucement et tenons-nous à distance du fond et des différents habitats. 

Nous avons d'autres pièces d'équipement qui peuvent pendre de notre stab et rentrer en contact avec le substrat et ses habitants : parachute, lampe, manomètre, appareil photo,... Evitons qu'elles ne pendent trop, attachons les serrées et faisons attention qu'elles ne heurtent rien. 

Nos bouteilles, et les détendeurs/premiers étages qui parfois en débordent outrageusement, sont beaucoup plus dures que les espèces fixées au plafond des grottes et qui n'ont aucune chance de sortir indemnes d'un choc avec les blocs. On est donc vigilants quand il faut passer la tête dans une cavité. Pensons que nos bulles peuvent causer des dégâts irréversibles sur la faune et la flore.

Les animaux qui ne bougent pas le jour sont généralement nocturnes et vont chasser la nuit. S'ils sont dérangés trop souvent ils n'auront plus l'énergie nécessaire pour se nourrir correctement une fois la nuit venue. Et ils seront moins forts pour échapper à leurs prédateurs. On réduit leurs chances de survie. On ne pourchasse donc pas les animaux ; pas plus qu'on ne les dérange, qu'on ne les touche ou qu'on ne les nourrit. Combien de poissons sont-ils morts d'occlusion intestinale ou autre à force d'ingérer des aliments tendus par des plongeurs mais qui ne leur convenaient pas...

Soyons bien stabilisés, afin de ne pas avoir à s'écraser sur le fond qui renferme forcément des organismes vivants, ou à nous accrocher à des végétaux, des gorgones, des éponges ou autres animaux. Toucher un cnidaire comme une gorgone, c'est l'abimer à coup sûr. Une fois touchés, les polypes atteints vont mourir, et la zone atteinte de la gorgone sera vite envahie par des parasites (algues, alcyon). La colonie entière disparaitra rapidement.

Ne soulevons pas les sédiments avec nos palmes. Nous déterrons des organismes enfouis qui deviennent vulnérables à leurs prédateurs et le sédiment peut retomber sur des algues qui ne pourront plus pratiquer la photosynthèse ou sur des animaux que cela étouffera.

Ne prélevons rien, mort ou vivant. Si ce n'est les déchets abandonnés que nous pouvons remonter à la surface. Ne prenons que des images !

A ce sujet, la plus belle des images ne justifie pas une dégradation du milieu. Ne dérangeons pas outrageusement les animaux (flashes, phares) et ne les déplaçons pas pour créer une scène. 

Ne retournons pas les pierres ou alors très délicatement, et remettons les en place précautionneusement. Il y a une vie fixée importante sous chacune d'entre elles. L'exposer à la lumière et/ou aux prédateurs les tuera inévitablement.

Il est prouvé que les huiles solaires sont néfastes au milieu marin (mort des coraux, modification de la croissance et de la reproduction de nombreuses espèces,...). Certaines huiles sont moins néfastes mais toutes le sont néanmoins. N'en mettons pas dans l'heure qui précède notre immersion. 

Si on ne connait pas, on ne touche pas ! L'organisme peut être dangereux pour nous, mais nous pouvons aussi être dangereux pour lui si nous le saisissons ou le manipulons mal.

En plongée de nuit, on plonge souvent avec des phares puissants. Ils aveuglent les animaux ou les réveillent quand les faisceaux sont dirigés vers les yeux. On n'éclaire donc pas la tête et on n'hésite pas à réduire l'intensité lumineuse, soit via un réglage du phare, soit en mettant de temps en temps ses doigts devant la lampe ou encore en éclairant avec le bord du faisceau.

Ne jetons rien à l'eau. Rien n'est instantanément biodégradable. Un poisson qui passe peut gober ce que nous jetons et ça ne fait évidemment pas partie de son régime alimentaire...

Certains déchets organiques mettent des mois à se décomposer, d'autres moins naturels mettront des mois, certains des années voire des siècles. 

Réclamons des poubelles sur les bateaux de plongée, utilisons les et faisons les utiliser. Pour réduire l'impact déchets, n'utilisons pas de vaisselle jetable en plastique et trions nos déchets. Les mégots sont la première source de pollution marine : ils ne vont pas à l'eau !

Si nous croisons un déchet non dangereux et transportable durant notre plongée, prenons le temps de le ramasser et de le ramener au bateau. Puis, une fois à terre, mettons le dans une poubelle. Si nous le laissons trainer, le vent le remettra à la mer...

Il existe un tableau résumant fort bien les durées de vie des déchets marins. Vous le trouverez ci-dessous. Prenons conscience de l'énormité de certaines durées et de l'importance de ne rien jeter par dessus bord.

Notre partenaire Longitude181, association créée par François Sarano, a publié depuis quelques années une "Charte Internationale du Plongeur Responsable" qui est affichée dans nombre de centres de plongées, engagés à en appliquer les préceptes. 

Vous pouvez la télécharger dans sa version française en cliquant ici. La Charte est disponible dans de nombreuses langues. 

Appliquons la et faisons la connaitre.