Que voir en plongée de nuit ?
Certains plongeurs pensent qu'il n'y a rien ou peu à voir en plongée de nuit, ou qu'il n'y a rien de différent avec la même plongée faite de jour. Or, au contraire, la plongée de nuit peut révèler bien des trésors quelque soit l'habitat concerné.
Plongeons donc de nuit quand l'occasion se présente et respectons certaines règles :
- choix du site de plongée sur des petits fonds, sans courant et où l'orientation est simple. On peut se concentrer ainsi sur la recherche des espèces nocturnes que l'on peut enfin rencontrer.
- respect des espèces : les espèces diurnes (castagnoles, poissons-perroquets,...) seront allées se coucher, ou plutôt se cacher, laissant la place aux espèces nocturnes qui peuvent enfin sortir de leurs propres cachettes (murènes, langoustes,...), leurs prédateurs potentiels étant en train de "dormir". A ce propos, on ne parle pas de sommeil pour les poissons par exemple, on utilise le terme de "dormance", car ils ne dorment pas comme nous pouvons l'entendre. En autre exemple, les dauphins, des mammifères marins, qui chassent la nuit et se reposent le matin, ne dorment que d'un oeil, même par demi-cerveau. En effet, ils doivent continuer à respirer ; un endormissement signifierait la noyade.
Le sable va regorger de vie car les mollusques, échinodermes, vers,... enfouis dans la journée vont sortir à la surface du substrat et y laisser de nombreuses traces, autant d'indices que le plongeur averti saura chercher, trouver et suivre. Tenons notre lampe de manière à créer un éclairage au ras du sable pour mieux découvrir ces traces. On pourra aussi admirer les scènes de chasse et certaines espèces sorties surtout de nuit dans d'autres groupes (pennatules ou les alicia pour les cnidaires par exemple).
Beaucoup d'espèces vont donc devenir visibles de nuit, à condition de ne pas les éclairer outrageusement, ce qui les fera fuir, se recroqueviller ou se cacher, irrémédiablement. N'oublions pas que déranger de façon répétitive des espèces nocturnes pendant leurs activités pour s'alimenter, représentera pour eux une carence en énergie et donc moins de chances de survie. Même discrètement utilisée, notre lampe fera ressortir les yeux de crustacés (verts, bleus ou rouges selon l'espèce) qui sont sortis de leurs failles et crevasses pour partir chasser.
Ce gorgonocéphale géant, commun aux Antilles, qui ouvre ses bras, après s'être hissé au sommet des gorgones ou éponges, et déploie un filet magnifique pour capturer sa nourriture dans le courant, se refermera dès que vous l'éclairerez violemment.
Un autre exemple : les coraux durs. Ils ne sortent leurs tentacules pour chasser que pendant la nuit. De jour, on ne les voit que fermés ; c'est déjà joli mais cela n'a rien à voir avec le merveilleux spectacle qu'ils nous offrent de nuit. Leurs tentacules laissent apparaitre des petits points blancs qui sont des amas de cellules urticantes. Ces cellules vont capturer le plancton plus abondant de nuit et nous éviterons bien sûr de les toucher !
Il y a quelques années sont arrivées sur le marché des lampes capables d'émettre ce qui est appelée de la "lumière bleue". La longeur d'onde émise a la caractéristique de faire apparaitre la fluorescence des coraux. Encore un spectacle merveilleux qui n'est visible que de nuit... Comme cette petite anémone sur l'image ci-dessous.
Autre expérience inoubliable : plonger de nuit avec des requins pointes-blanches du lagon, comme sur l'image ci-dessous. Leur comportement de chasse ne peut être observé que la nuit.